La communauté en France

La présence de la communauté juive en France date de l’époque où l’Hexagone était encore la Gaule romaine. Elle y a connu, comme dans de nombreuses autres endroits d’Europe et du monde, un destin mouvementé (croisades, crises religieuses, frictions avec les communautés chrétiennes, expulsions, etc…). La plupart des juifs se sont alors réfugiés non loin des frontières de l’ancien royaume. Dans le courant du XIIe siècle, l’Alsace et la Lorraine ont intégré la France. Ceux qui y résidaient ont donc rejoint l’Hexagone. Les crypto-Juifs, l’équivalent des marranes espagnols, quant à eux, se sont installés à Bayonne et à Bordeaux.

Bien longtemps après, avant les années 1950, les juifs français provenaient majoritairement des communautés ashkénazes. Toutefois, les persécutions subies en Égypte, en Afrique du Nord et dans les pays arabes ont encouragé d’autres communautés à rejoindre la France. Les Juifs séfarades trouvent alors refuge principalement à Paris, à Créteil, à Marseille, à Toulouse, à Lyon et à Nice. Les décisions de s’installer obéissent à plusieurs critères, dont, bien sûr, la présence d’autres juifs pour se soutenir. Les opportunités d’emplois, mais encore les similarités de climat avec les pays qu’ils venaient de quitter ont aussi influencé les choix. La construction des premières synagogues intervient en 1965.

La destinée paisible des Juifs français a connu un revirement pendant les années de Gaulle. La communauté a été consternée par l’embargo lancé contre l’envoi des armes en Israël. Cette décision a mené à des actes de protestation qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. La déclaration du Président français suite à la victoire d’Israël et à la prise de Jérusalem a aussi causé le départ de 2 personnalités juives françaises: André Néher et Léon Ashkénazi. Après cela, une série d’évènements ont suscité certains malaises dans la relation entre la France et le peuple juif. Cette distance a sans doute renforcé l’intérêt des juifs français pour le sort d’Israël. En même temps, le nouvel état encore jeune n’a cessé de croître en puissance et de rappeler à lui ses enfants.

L’arrivée de Chirac au pouvoir a quelque peu calmé le ressentiment des juifs face à certaines décisions ou prise de positions politiques. D’un point de vue de la politique étrangères, les années Mitterrand étaient majoritairement restées propalestiniennes pour la gauche française. De ce fait, les lignes entre le destin national de la communauté et le destin de l’Etat proche-oriental se sont quelquefois trouvés brouillées. La communauté a pu, à ce propos, se trouver divisée. Pour ce qui est de Chirac, le Président français a pris le parti de s’excuser et de reconnaître les erreurs du passé. Sarkozy suivra la même ligne en proposant même des mesures à l’attention des écoliers (qui ne seront pas adoptées). En 2012, le Président François Hollande suit en affirmant la condamnation des actes et pensées antisémites. Son premier ministre, Manuel Valls, donnera aussi de nombreux gages en se sens.

Aujourd’hui, les juifs français vivent en harmonie avec leur foi dans une France qui continue de leur servir de refuge. Certains qui sont partis pour l’Israël sont même revenus vers le pays qui a si bien su les accueillir. On compte près de 500 000 juifs français actuellement.